dimanche 6 novembre 2011

Les succès et les échecs 2011, partie 1


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Récolte de citrouilles, une citrouille ordinaire de ma vigne mystère et
10 citrouilles mini-boo.

Hélène :
Il me semble que la saison du jardinage n'a commencé qu'il y a quelques semaines et nous voilà déjà à la tombée du rideau. Les nuits sont fraîches, il pleut fréquemment et il n'y a plus grand chose d'un beau vert vibrant. Mais il y a une cornucopée de délicieux légumes dans le jardin! Et puis, il y a aussi malheureusement certains espaces dénudés, non pas parce qu'on en a profité, mais bien parce que ça n'a pas marché. Voici donc un grand article (car il y en a beaucoup à dire) sur les succès et les échecs des jardins en cette belle année 2011.

Les succès :
fleurs d'amélanchier

D'abord et avant tout les amélanches et les fraises. Ces petits fruits de la fin du printemps ont été nombreux et nous en avons fait un plaisir nature, mangées comme ça. Je n'aurais pas eu le temps d'en faire une tarte ou un dessert avant que mon fils ravage le bol fraîchement cueilli. Vous pouvez relire l'épopée des fraises dans ce lien. Il n'y a eu qu'un dessert fait avec des fraises qui n'étaient pas très belles, car elles avaient passé un bon moment sous une pluie tenace et à la merci des limaces. Côté fruits, j'ai aussi fait une belle petite récolte de pêches, ma première année avec cet arbre, mais c'est un sujet à part entière dont je reparlerai plus tard (voici l'article, un an plus tard en Août 2012).
Les 4 premiers radis Zlata de la saison,
ce sont des radis jaunes.

Il y a eu aussi la laitue (2 sortes, qui ont d'ailleurs repris de la vigueur avec les récentes fraîcheurs d'octobre), les carottes, la moutarde et les radis, plantés en polyculture. Pour les non-initiés, la polyculture est une méthode de jardinage très simple; on disperse un mélange de graines dans un espace prédéterminé et on les laisse pousser où elles tombent. Quand ça pousse, on éclaircit au fur et à mesure et on mange ce que l'on cueille, alors pour manger des laitues bébés en grande quantité par exemple, c'est idéal. Mais il y a un brin plus de science derrière la technique, si on le souhaite : Faire un choix de plantes qui se complètent de différentes manières, par exemple. Le classique combo de carottes et de radis en est un (les radis poussent tellement vite comparés aux carottes qu'ils commencent tôt à repousser les mauvaises herbes, puis la récolte arrive juste à temps pour laisser aux carottes la place nécessaire), mais on peut aussi parler d'autres combinaisons comme laitues-carottes-poireaux (ou oignons) : La carotte pousse dans le sol et son feuillage fait très peu d'ombrage, le poireau pousse tout droit alors ne dérange pas ses voisines non plus et puis la laitue fait juste assez d'ombre pour décourager les mauvaises herbes sans nuire aux autres. Mon expérience n'a pas été un succès complet, par contre. Les radis, je n'en ai récolté qu'une dizaine. Les carottes ont été encore plus difficiles; j'en ai récolté entre 15 et 20, mais puisque je ne fais pas attention à mon sol argileux, elles sont petites et déformées. J'en suis néanmoins bien fière, puisque cette année, j'y suis allée sur 3 sortes différentes, 3 couleurs intéressantes. Pour la moutarde... Je vous en parle ici. Les laitues, Komatsuna et Langue de cerf venant de Solana on été un beau succès tout l'été et j'ai fait beaucoup de salades absolument délicieuses.

Avez-vous déjà essayé de faire vos semis intérieurs? Moi si, il y a plusieurs années, près d'une fenêtre, un trop gros pot et de la terre. Je n'ai jamais réussi à faire pousser quoi que ce soit comme ça et c'était une grande source de découragement, car quand rien ne veut pousser à partir de graines, ça ne donne simplement pas le goût de s'investir d'avantage. Puis pour la première fois je me suis installée sérieusement, avec une Tablette à semis, et un tapis chauffant de chez Veseys (je ne voulais prendre aucune chance).  Plusieurs types de plantes ont niché là, de février à mai dernier.

3 sortes de tomates ici : La traditionnelle poire jaune cerise, la
Mini-Blanche Petit Moineau et la P20 Bleue.
 
 Les tomates ont été un succès plein de petits échecs. Les semis ont poussé assez bien malgré le manque d'eau sous la lampe, erreur que je ne referai pas l'an prochain. En tout, 4 plants de tomates ont survécu en semis, quantité bien suffisante, que je me disais. Mais voilà, le point saillant de ce bout d'histoire - la mise en terre s'est mal passée. Trop froid? Pas assez d'eau? Je ne sais pas exactement, mais je suis venue à un poil de perdre mes 4 plants. Et dans un moment de panique, je me suis retournée vers mon centre de jardin préféré et j'ai acheté un plant de mini-tomates poires jaunes standard, le type qu'on retrouve pas mal partout. Quand les autres plants ont repris, à ma grande surprise, je me suis retrouvée avec beaucoup de délicieuses tomates et finalement, une belle variété. Mes 2 plants de tomates mini-blanches Petit Moineau ont fait extrêmement bien, mais en terre, un seul plant de Bleue P20 a fait des fruits (l'autre était trop amoché et n'a fait que de la feuille). Ici, on raffole des tomates cerises, ce n'est pratiquement que ça qu'on mange frais et donc ce n'est pas surprenant qu'elles prennent la plus grande place dans mon jardin. Mais l'an prochain, je me promets de mettre une superbe variété donnant des fruits de bonne taille, peut-être pour faire des conserves. Les Bleues et les Mini-Blanches viennent de Solana, comme les laitues mentionnées plus haut.


Je passerai rapidement sur le sujet des tournesols, qui a déjà été exploré ici. Mais j'ajouterai que je me sers de mes tournesols surtout en germination dans des pots Mason même si ce n'est pas particulièrement facile. Voici là un sujet qui mérite lui aussi un article à lui, alors je ne n'en parlerai pas ici  (et voici l'article en question, daté en décembre 2011).
Un autre petit succès se retrouve dans les framboises dorées, une variété remontante, c'est-à-dire qu'elle donne plus d'une récolte par année. La quantité de chaque récolte n'a pas été grande: une poignée ici, une poignée là. Ma plus grande récolte réunissait une quinzaine de framboises seulement. Le plant est jeune et petit. Mais si on compte sur la longueur de la saison, il a vraiment fait bien ; ma première récolte (de peut-être 4 framboises) se passait à la mi-juillet. Eh bien, rendue au milieu d'octobre, j'en récolte encore! Et si ça va bien, je m'attends à en avoir jusqu'aux gels! Un truc à mentionner : la première année m'a apporté des fruits (normalement un framboisier n'en fait que sur des branches vieilles de 2 ans), mais ils étaient acides et peu sucrés. Cette année par contre, ils sont absolument délicieux! Si j'avais des doutes sur la pertinence de garder le plant, je n'en ai plus après cette saison-ci!

 En contrepartie, pas de chance pour les framboisiers rouges du voisin qui avaient glissé de mon côté de la clôture. Je n'avais pas fait attention, mais c'était des branches vieilles de 3 ans. Elles ont désséché comme elles portaient fruit. Peut-être l'an prochain reviendront-elles avec un esprit de vengeance (on peut espérer, du moins).

J'ai à peine eu le temps de prendre une photo qu'une petite main se
glissait dans le bol, son propriétaire prêt à engloutir les délicieux fruits!

Voici une récolte du mois de Juillet : 4 énormes navets,
une poignée de framboises dorées, des tomates, des tomates
et encore des tomates!

Un des énormes succès du jardin est arrivé sous forme de navets (littéralement). Louise m'avait refilé des graines de navet Early Snowball. Je les ai semés en polyculture avec des graines de soucis. Les soucis ont été timides, mais ont bien fait malgré tout. Les navets eux, ont pris tout l'espace qu'ils pouvaient et nous en mangeons régulièrement!

Note de Louise : notez qu'on parle ici de navets -voir la photo - et non de rutabagas. D'ailleurs, les feuilles et tiges de navets, de radis et de rutabagas se mangent, j'en parlerai bientôt dans un futur article.

Il y a aussi le piment Corne de Taureau, de Solana encore, un bon piment pas trop fort qui a donné une récolte raisonnable, mais surtout verte. J'ai planté aussi des poivrons violets, mais ils ont eu tellement de compétition pour le soleil avec les tournesols et les courges que je n'en ai cueilli que quelques-uns et ils étaient petits et souvent difformes, l'intérieur encore vert (j'en ai discuté ici). Tout ça m'a servi par contre à faire des légumes préservés dans l'huile. J'y goûterai dans quelques semaines.



Les fleurs de soucis perdues à travers les feuilles de navet.

 Une note aussi sur les patates. Cette année, pour une raison qui m'est inconnue, mes patates sont mortes. J'ai entendu dire que parfois, ça arrive, même si l'emplacement a été un succès les années précédentes. Alors ce n'est que partie remise pour l'an prochain!


Il y a dû avoir un problème de
pollinisation : La vraie mini boo
est un peu plus grosse et striée
de vert sur le blanc.
Il y a aussi les citrouilles. J'avais commandé, de Solana encore, des citrouilles mini-boo, variété absolument adorable, petite et blanche. De celle-là, j'en ai eu 10, qui feront d'abord d'excellentes décorations d'Halloween et puis probablement de délicieuses petites citrouilles farcies. Et puis il y a eu mes 2 vignes surprises, issues de mon tas de compost. Malheureusement, de cette expérimentation, une seule citrouille a vu le jour... Mais elle est très, très bonne et j'ai maintenant un sac plein de cubes de citrouille bio dans le congélateur!

Note de Louise : il serait normal de ne pas récolter beaucoup de citrouilles d'un seul et même plant. La norme serait de deux ou trois citrouilles par plant, même chez les agriculteurs.

Et finalement, il y a une incontournable chez nous, la fève espagnole (haricot grimpant "scarlet runner bean"). C'est une vigne prolifique qui grandit tellement vite et haut qu'elle est l'inspiration du conte Jacques et le Haricot Magique. Les fèves se mangent entières lorsqu'elles sont jeunes et petites, mais si on les laisse grandir et se rendre à maturité, on obtient des graines qui elles, sont absolument superbes! On laisse sécher les cosses, on en extrait les fèves qu'on met de côté, bien sèches, pour utilisation ultérieure. Dans une sauce spaghetti, elles ajoutent couleur, goût et valeur nutritive. J'en fais pousser depuis 4 ans et cette année, elles ont eu un nouvel emplacement, directement sur le garde-fou de mon énorme et monstrueux balcon. Elles ne prennent donc pas d'espace précieux dans le jardin et font par elles-mêmes un jardin vertical absolument superbe.

La récolte 2011. En tout, pour 5 plants, j'ai récolté 736g de
délicieuses fèves que j'ai fait sécher !
Les fleurs rouges des fèves espagnoles sont vibrantes... et se mangent!
Je n'ai planté que 5 graines et mes pots de cosmos et capucines ont été envahis
par les vignes. Cette photo date d'août, alors vous ne voyez pas encore toute l'ampleur
que les plantes avaient prise en fin de saison !

Et les échecs, eux?

L'obélisque au printemps devient une montagne verte
en été. Les années précédentes, c'était là que les fèves
espagnoles poussaient. En 2011, c'est une vigne de
courge mystère qui s'est installée dont je n'ai finalement
eux aucun bénéfice autre que de l'expérience.
Et bien c'est sûr, je n'ai pas trop de photos, hein. Mais à part les patates et la deuxième vigne de courge (dont je ne saurai jamais la variété), je peux mentionner les concombres. J'ai acheté une variété naine qui pousse apparemment bien en pot... Si la quantité d'eau est idéale. Ce n'était pas mon cas. Les bleuets, eux, n'ont fait que 9 fruits... C'est la deuxième année que j'ai le plant et je crois savoir pourquoi ça n'a pas bien fait : J'ai entendu dire que les bleuets doivent avoir au moins deux plants pour la pollinisation. L'an prochain, j'achèterai au moins 2 autres plants. J'ai aussi essayé de faire pousser une variété de melons, mais c'est un très petit melon et sa vigne n'a juste pas pu compétitionner contre la vigne géante de courge qui s'était installée aussi sur mon obélisque. Mais j'ai un plan : je vais essayer cette variété naine à l'intérieur. Elle avait bien fait sur ma tablette à semis, alors je vais probablement la réessayer là, carrément.


Freya cherche la souris que j'ai prise et
remise dans la boîte de compost, sa maison.
Il y a eu aussi des surprises...

À part les vignes surprises, il y a eu aussi des plants de tomates qui sont apparus ici et là, gracieuseté de mon compost. Mais les deux plus grandes surprises de l'été sont toutes autres. D'abord, j'ai eu des souris dans mon compost. C'est quand j'ai remarqué ma plus jeune chatte courir partout sur le terrain et qu'elle semblait bien avoir attrapé quelque chose, que la réalisation s'est faite. En m'approchant, j'ai non seulement bien remarqué la pauvre petite souris affolée (elle n'était nullement blessée, mais qu'elle ait fait une crise cardiaque ne m'aurait pas étonnée!), puis j'ai remarqué qu'au travers des lattes de ventilation de ma boîte à compost, non loin du théâtre de ce drame affligeant... de petites pattes couraient dans tout les sens. Plusieurs petites pattes. Non seulement ça, mais au bas de la façade de mon cabanon, qui est à peine à un mètre plus loin, il y avait de petites entrées de tunnels... et une autre énorme entrée. En regardant, j'ai vu deux gros yeux me renvoyer le regard. Huh, ce n'était pas une souris, ça. Mais qu'est-ce que c'était? À l'écriture de cet article, je ne sais toujours pas. Je suis portée à croire à un lapin sauvage; il y en a dans le boisé voisin et l'hiver dernier j'avais trouvé des excréments de lapin dans la neige sur mon terrain. Je n'est jamais vu de marmottes dans le coin et bien que j'aie déjà senti des mouffettes, l'odeur n'a jamais été assez forte pour signaler qu'elles passaient dans mon terrain qui est très bien clotûré (un chien y habitait avant nous). L'autre visiteur, qui n'est passé qu'une nuit a été un raton-laveur. Il a ouvert la boîte de compost, s'est régalé, puis est reparti. Je verrouille maintenant mon compost, juste au cas où, quoique mes chattes lui ont fait impression, j'en suis certaine.

Ah oui, j'ai aussi trouvé, dans le compost, un champignon! Je suis pas mal sûre qu'il s'agissait de champignons de Paris (j'en avais jeté quelques jours avant), mais comme mentionné dans l'article de Louise , quand on n'est pas sûr, on ne touche pas!

J'ai aussi beaucoup de plantes intéressantes dans mon gazon. Du trèfle rouge, du pissenlit et du plantain que j'ai utilisé abondamment cette année, les 2 premières en tisane et le plantain pour traiter les piqûres de moustiques (et ça marche!). Mais l'autre grande surprise dans ma pelouse, c'était de la camomille allemande. Considérant que ce n'est pas toujours une plante facile à faire pousser, j'ai vraiment été étonnée, mais après en avoir fait de la tisane, force est de constater que c'était bien cela.

Comme quoi la nature est toujours prête à donner un coup de pouce aux jardiniers... Gardez l'oeil ouvert pour l'article des succès et échecs du jardin de Louise!

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